Angleterre, XVIIIème siècle. La fille illégitime d’un amiral, Dido Elizabeth Belle (Gugu Mbatha-Raw), vit avec sa cousine (Sarah Gadon) chez leur grand-oncle, lord Mansfield (Tom Wilkinson), et son épouse (Emily Watson), qui les ont élevées avec l’aide de lady Mary Murray (Penelope Wilton), la soeur de lord Mansfield. Dido est métisse, elle ne peut donc pas assister à certaines activités ouvertes aux jeunes filles de son rang, dont les dîners en compagnie de sa famille et d’hôtes. Il lui faut trouver sa place entre deux mondes, définir son identité vis-à-vis des deux couleurs dont elle est le mélange. Quelle place trouver à l’héritage maternel rejeté par bon nombre de membres de l’univers dans lequel Dido évolue ? Alors que lord Mansfield doit statuer sur un cas important concernant l’esclavage, l’affaire du Zong, Dido rencontre un jeune aspirant avocat, John Davinier (Sam Reid), qui se bat pour les droits des esclaves et leur reconnaissance en tant qu’êtres humains et non marchandises assurables…
Film en costumes, Belle est librement inspiré de faits réels. Il se situe entre l’atmosphère des œuvres de Jane Austen et le drame social. Cette fiction historique est un film puissant, qui traite avec intelligence de questions en rapport à l’esclavage, aux classes sociales et aux genres. En parallèle à la place des Noirs, se dessine le problème de la place des femmes qui, sans fortune, sont tributaires d’un bon mariage.
Les dialogues de Misan Sagay donnent une véritable consistance à la vie de Dido, bien que l’on ne sache pas grand-chose d’elle. Ce qui nous reste de sa mémoire est principalement un tableau, mis en valeur dans le film. On sait qu’elle a été élevée à Kensington, au nord de Londres, en tant que compagne de sa cousine. Contrairement à ce qui est suggéré dans le film, il n’est pas certain, en revanche, qu’elle ait joué un rôle dans les décisions juridiques de son grand-oncle, qui a eu à traiter de plusieurs cas en rapport avec l’esclavage.
Gugu Mbatha-Raw est une Dido superbe et les autres acteurs n’ont rien à lui envier. Il émane de l’écran une puissance et une profondeur. Chaque personnage est complexe et on est touché tant par Dido que par Elizabeth, sa cousine, qui n’a rien de superficiel et qui est aussi, dans un certain sens, à la recherche d’une place dans la société. Dans l’ensemble, le film est aussi bien joué qu’il est écrit.
À voir !
Amma Asante, Belle, 2014.
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