Il faut être fort pour ne pas se perdre. Notre chemin n’est pas tracé même si l’on naît du bon côté. Pile ou face. Encore faut-il avoir une pièce dans sa besace.
Ce roman est le premier de Diane Peylin. Au fil des pages, le lecteur découvre la naissance, l’enfance, l’adolescence et la vie adulte de Miangaly et d’Eva à travers deux récits parallèles: un chapitre pour l’une, un chapitre pour l’autre, à tour de rôle. Nées le même jour, ces deux jeunes femmes ont deux destins différents, mais similaires dans un certain sens, car au final on cherche tous la même chose. Si l’on a pu s’attendre à ce que leurs vies se mêlent à un moment, ces deux histoires sont plutôt bien séparées et pourraient se lire de manière autonome. La rencontre des deux destins, particulièrement brève, devra donc se poursuivre dans la tête du lecteur après la fermeture du roman. Si d’un côté le lecteur pourrait rester sur sa faim, de l’autre, il a toutes les clés en main afin d’imaginer le possible côtoiement des protagonistes.
La mère de Miangaly meurt en couches et la petite fille est élevée dans l’amour de son père, sa grand-mère et de son village. Malgré la pauvreté et les désastres naturels, Miangaly apprend à être heureuse et développe une passion pour le chant. Eva, elle, a sa maman et son papa. Cependant, la mère d’Eva est dépressive suite à une tragédie antérieure à la naissance de sa fille, le père d’Eva est sans volonté et sa sœur s’enferme dans un monde virtuel. Seule une voisine lui fera découvrir la joie. Malgré le confort et la naissance dans un pays industrialisé et plus développé, la France, Eva est malheureuse. La joie de vivre et le soleil qui bercent Miangaly sont opposés à la froideur et l’absence de vie du quotidien d’Eva. La morale est criante, il ne suffit pas de naître aisé pour être heureux.
Même si le roman est intéressant et se lit rapidement, tous les clichés sont présents et il est difficile d’accéder à l’âme des personnages. Certains éléments trouvent difficilement leur place dans le récit. Le style de la romancière est légèrement scolaire et nous noterons une abondance de citations de sources ainsi qu’une forte présence de figures de styles. Cependant, le roman est poétique et les images dépeintes par l’auteure, qui a beaucoup voyagé, sont très belles. Le lecteur se fait emporter vers d’autres contrées au travers du récit.
Finalement, A l’endroit où elles naissent est un roman sympathique à lire, mais qui ne donnera peut-être pas l’envie d’être relu.
Diane Peylin. A l’endroit où elles naissent. Pocket. 2012.
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