Transcendance: Même si le programme informatique dont traite le film est transcendant, cette œuvre cinématographique ne l’est pas tout à fait.
Le chercheur en intelligence artificielle Will Caster (Johnny Depp) se fait tirer dessus lors d’une conférence et avant qu’il ne meure, après des mois de souffrance dus à la balle, sa femme et son meilleur ami implantent son esprit – sa conscience et ses souvenirs – dans le progamme Pinn que ce dernier a créé.
Alors que son corps n’est plus, Will Caster peut continuer à exister dans le monde virtuel et ainsi avoir accès à toutes les ressources d’internet en un temps record. Alors que son ami Max (Paul Bettany) est méfiant et quitte cette aventure, Evelyn Caster (Rebecca Hall) est aveuglée par son amour pour son défunt mari. Ensemble, elle et lui, vont créer le plus grand Data Center du monde et permettre une ère nouvelle grâce aux nanotechnologies. Mais très rapidement une question d’éthique va se poser: jusqu’à quel point une machine peut-elle remplacer un être humain? Et jusqu’où peut-on laisser les machines décider par elles seules?
Nanotechnologies: la majorité connait ce mot et beaucoup aiment bien l’utiliser (surtout dans le cinéma) sans vraiment savoir ce que c’est exactement. En effet, il est toujours difficile de traiter de science pour des personnes qui ne sont pas dans le domaine. Et dans le cas présent, le film entier étant basé sur la science, les résultats scientifiques auxquels arrivent les personnages, la manière dont ils les justifient et la possibilité de la production de ces derniers laissent très dubitatif. L’équipe du film ne paraît pas très bien connaitre son sujet et propose des aberrations qui même dans le plus futur du monde ne pourront pas se produire. De la philosophie grand public dite et redite est également présente dans ce film.
Cependant, il faut noter la belle mise en scène et un Johnny Depp changé, assez différent de ses personnages habituels et donc ayant fait un nouveau travail d’interprétation. Mais surtout, ressortent les effets spéciaux particulièrement bien réussis et une musique qui plonge le spectateur dans une atmosphère juste pour ce genre de film et qui permet de créer un bon tempo narratif. Wally Pfister, qui a notamment été directeur de la photographie dans les films de Christopher Nolan, signe ici son premier film et le spectateur remarquera sa sensibilité visuelle, la précision et la netteté avec laquelle les images sont amenées à l’écran alors que l’histoire souffre un peu du déjà-vu, des événements surprenants sans fondements et de quelques bâclages.
Pour conclure: un film assez bien réalisé, mis en scène et interprété mais dont le sujet (même si l’idée de base est intéressante) et son traitement, même pour un spectateur non-éclairé (dans la plupart des cas), est un peu trop tiré par les cheveux.
Wally Pfister. Transcendance. Alcon Entertainment. 2014.
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