Et puis, brusquement, le sable. Quel contraste saisissant entre ces montagnes déchiquetées et la plate immensité d’un rouge passé et d’un ocre délicat ! Du sable à perte de vue, parfois curieusement ondulé par des vagues souterraines, parfois amassé en dunes qui viraient à l’écarlate en retenant les rayons du soleil levant. Une aridité poudreuse capable d’ensevelir hommes et cités, un espace ayant attisé toutes les imaginations mais si peu visité, le dernier royaume du vide que l’humanité n’ait pas soumis : le Sahara.
Dans son dernier roman, Douglas Kennedy emporte le lecteur vers le Sahara en compagnie de Robyn. « Emporter » est en effet un mot adéquat puisque grâce aux descriptions précises et colorées de l’auteur, nous plongeons dans l’univers du roman, ressortant totalement dépaysés de la lecture.
Arrivée au Maroc avec son mari Paul, Robyn se retrouve à chercher ce dernier suite à sa disparition. En parallèle à la recherche de son mari, c’est une quête personnelle qu’elle entreprend. Oscillant entre polar et roman psychologique, Mirage opère un virage vers le deuxième tiers du roman. En effet, commençant de manière plutôt plate, à l’instar de Cinq jours, précédent roman de l’auteur qui parlait d’une relation entre un homme et une femme, Mirage surprend, contrairement à son prédécesseur. En effet, du voyage en couple qui ne présageait rien d’intrigant pour le lecteur, Douglas Kennedy arrive à tirer une histoire prenante et surprenante qui se lit très rapidement. Si son héroïne s’accable sur son sort à l’instar des protagonistes de certains de ses romans, elle entreprend ici des actions, au risque de paraître trop énergique, mais aussi fatigante pour le lecteur.
S’il n’a pas pu éviter certains clichés – autant dans la construction des personnages que dans sa description de l’Afrique du Nord – Douglas Kennedy a cependant retranscrit l’atmosphère de ces villes jusque dans l’odeur des épices et la sensation de chaleur qui se dégage du soleil scintillant. Néanmoins, à son habitude, Douglas Kennedy a su éviter des teintes trop optimistes dans son histoire et a dépeint un destin qui a l’air possible et véridique. En outre, au fil du roman, le lecteur retrouve les thèmes de prédilection de l’auteur comme le désir d’enfants, les erreurs de jeunesse, une femme au passé difficile, les secrets conjugaux,… A la fin du roman, nous pouvons nous demander qu’est-ce qui est vraiment le mirage? Ce qu’on croit voir dans le désert, le bonheur conjugal, ce mari disparu…?
Un roman à lire et conseiller!
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.