« Bon… Je faisais quoi, déjà? … Je suis où, là? »
Que feriez-vous si vous vous réveilliez sans vous souvenir de rien en ce qui vous concerne ? L’héroïne – dont le prénom, qui lui paraît pourtant étranger, est Éloïse – est sur un banc dans Paris. Si elle se souvient « où sont les stations de métro », « qui est Britney Spears » ou encore « qu’un icosaèdre est un volume à vingt face », elle ne se rappelle plus rien d’elle-même. Son appartement lui semble étranger et elle a l’impression d’être une cambrioleuse chez elle-même… Ce « elle » qu’elle a du mal à qualifier à la première personne. « Pas un souvenir… Comme si j’avais pris la place d’une autre… mais qui aurait mon visage… Comme si j’étais passée… de l’autre côté du miroir… » Entre hypothèses, découvertes et maladresses, elle cherche, avec l’aide de l’une de ses collègues, à redécouvrir qui elle est, voire à découvrir qui elle peut être.
L’histoire, scénarisée par Boulet et mise en images et en couleurs par Pénélope Bagieu, est bien ficelée. Les conjectures d’Éloïse tentant d’imaginer ce qui aurait pu lui arriver sont parfois drôles et apportent de la consistance au personnage. On a là un questionnement profond sur l’identité traité avec finesse et humour.
Boulet et Pénélope Bagieu, La page blanche, Delcourt, 2012.
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