Thriller adapté d’un polar, qui revient sur un fait divers sanglant du début des années 1990. On ne vient pas regarder le film pour son suspens, mais bien pour sa manière de traiter les faits.
1993. À West Memphis, trois jeunes garçons de huit ans partent à vélo dans la forêt bordant leur quartier et disparaissent. Leurs cadavres sont retrouvés, ensanglantés, nus et attachés dans un cours d’eau. On accuse alors de cet effroyable crime, sans véritable preuve matérielle, trois adolescents en marges de la société, qu’on suspecte de satanisme. Deux d’entre eux sont portés sur le Heavy Metal et les sciences occultes, tandis que le dernier est limité intellectuellement. L’opinion dominante semble les estimer coupable, alors même que le dossier comporte des témoignages bancals, des failles et des incohérences. Tandis que le spectre de la peine de mort plane au-dessus de leurs têtes, un détective privé, Ron Lax (Colin Firth), contre cette pratique de la justice, décide de mener sa propre enquête. En parallèle, Pamela Hobbs (Reese Witherspoon), la mère de l’un des garçons assassinés, commence à douter, elle aussi, de la culpabilité des adolescents.
Basé sur le roman de Mara Leveritt, Devil’s Knot : The True Story of the West Memphis Three, le film retrace les faits terribles, mais bien réels, qui se sont déroulés en 1993 à West Memphis et qui ont mené, en 1994, à la condamnation de Damien Echols, Jason Baldwin et Jessie Misskelley Jr., relâchés en 2011. Ce n’est pas un film qu’on aborde comme n’importe quel autre thriller, étant donné son caractère documentaire. Porté par des acteurs de talents, il ne cherche pas à venir résoudre les zones d’ombres qui planent autour de l’évènement. Le mystère quant à ce qui s’est véritablement passé reste presque entier, même si, comme Pamela Hobbs le fait peut-être petit à petit, on peut se faire sa petite idée sur la question. Ce que fait bien le film, c’est pointer du doigt les failles du système judiciaire. Il est facile d’influencer un jury déjà convaincu ou encore de faire craquer un suspect au bout d’heures passées en interrogatoire.
Un film intéressant, bien qu’un peu dur par moment. Il est dommage, en effet, d’avoir une persistance de certaines images « choc » des enfants décédés.
Atom Ergoyan, Les trois crimes de West Memphis, 2013.
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