Prenons Cendrillon et Raiponce avec leurs Princes charmants, le petit Chaperon rouge avec sa grand-mère et le loup, Jack, sa mère et ses haricots, une vilaine sorcière ainsi qu’un boulanger et la femme de ce dernier. Mélangez le tout dans votre chaudron magique et vous obtiendrez Into the Woods : Promenons-nous dans les bois.
Adapté de la célèbre comédie musicale éponyme de Broadway, ce film emmène le spectateur vers l’histoire d’un boulanger qui, afin de lever le sort de stérilité jeté sur sa famille par sa sorcière de voisine, doit récolter – avant que trois lunes ne soient passées – un chausson en or, une vache aussi blanche que le lait, des cheveux blonds comme le maïs et une cape rouge comme le sang. Les divers contes de fées imbriqués les uns aux autres racontent chacun leur histoire originale tout en ajoutant l’intrigue du boulanger et en liant les divers personnages entre eux, tandis qu’ils tentent de réaliser leurs souhaits. Tout ceci, bien évidemment, en musique.
Si Stephen Sondheim et James Lapine, créateurs du musical de Broadway ont collaboré au film, nous sentons l’empreinte de l’œuvre initiale – malgré quelques coupes – sur l’œuvre cinématographique, même si le tampon de Disney est également perceptible.
Rob Marshall, réalisateur de Chicago ainsi que de Nine et donc un habitué des films musicaux, fait de cette histoire un film finement mené au visuel intéressant et pas exagéré. Nous retrouvons l’imagerie classique des contes de fées ainsi que des effets spéciaux qui ne sont pas pour autant surabondants. Les géants du conte de Jack et les haricots magiques, par exemple, ne sont jamais montrés en entier à l’écran laissant percevoir leur grandeur. A travers différents effets, les bois deviennent un endroit tantôt magique, tantôt angoissant et effrayant.
Le casting bien choisi insuffle aussi une nouvelle vie aux personnages. Nous pouvons néanmoins accorder notre préférence à la sorcière interprétée par Meryl Streep. Nous voyons que cette dernière prend du plaisir à jouer son rôle vacillant entre grotesque, méchanceté, mais aussi une dimension plus humaine. L’actrice a d’ailleurs été nominée aux Oscars pour ce rôle. Emily Blunt et James Corden, qui jouent le couple de boulangers, offrent également des personnages touchants et attachants. Si les enfants (Lilla Crawford et Daniel Huttlestone) s’en sortent aussi pas mal avec leur rôles, les princesses (Anna Kendrick et Mackenzie Mauzy) ne sont pas mémorables et les princes (Chris Pine et Billy Magnussen) légèrement ridicules. Johnny Depp, qui interprète le grand méchant loup, offre une prestation sympathique bien que très ressemblante à celles qu’il produit dans ses autres films.
Cependant, le film peut paraître long (il dure aux alentours de deux heures) et tant la musique, relativement monotone, que l’image plutôt embrumée peuvent rajouter à cet effet de lenteur. Au bout de plus d’une heure de film, alors que l’intrigue initiale est bouclée, nous repartons pour une heure supplémentaire de scénario, le dernier acte de l’histoire. Si la fin peut décevoir, elle amène néanmoins le conte de fée vers ses origines qui ont été effacées par Disney dans d’autres films et films d’animation. Into the Woods, en effet, ne bafoue pas les fins heureuses qui sont tant chères à une grande partie du public, mais propose de voir l’histoire après le « happy end ». Nous découvrons ainsi comment les personnages devront tenter de créer leur bonheur même si certaines des pièces du puzzle deviennent manquantes, que leur bonheur est écrasé et qu’ils remarquent leurs erreurs.
Into the Woods sera à découvrir au cinéma dès le 28 février 2015.
Rob Marshall. Into the Woods. Disney. 2014
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