Claude Verneuil (Christian Clavier) – notaire de profession et gaulliste de conviction – et son épouse Marie (Chantal Lauby) sont deux bourgeois catholiques provinciaux, habitant une superbe maison à Chinon. Parents de quatre filles, ils les voient l’une après l’autre épouser des hommes qui ne les ravissent pas : un Arabe, un Juif et un Chinois. Quand la dernière leur annonce qu’elle va épouser Charles, un catholique, l’espoir renaît. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est que Charles est Ivoirien, autant dire que ce n’est pas le catholique blanc qu’ils attendent. Du côté de la famille de Charles par ailleurs, on n’est pas si différent des Verneuil.
Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? a eu un grand succès en salles lors de sa sortie en avril dernier et a déchaîné les critiques de tout bord ; en particulier à cause du sujet sensible qu’il aborde et de la manière dont il le fait. Avant tout, n’oublions pas que nous nous trouvons face à une comédie « grand public » – cherchant donc en premier lieu à faire rire – et qui ne se targue pas d’être un chef d’œuvre philosophique.
Au centre du sujet : les mariage mixtes. On aborde les clichés sous toutes les coutures pour mieux les dézinguer. Les dialogues sont pour la plupart écrits avec adresse (bien qu’on ressent un léger essoufflement vers la fin), ajoutez à cela une direction d’acteurs qui n’est pas moins adroite ainsi qu’une réalisation avec des qualités indéniables, et vous avez déjà toutes les bases d’un film plaisant. Voici ainsi une comédie rythmée avec des situations fantasques dont on ne pense même pas à discuter la vraisemblance. Pascal Nzonzi donnant la réplique à Christian Clavier est excellent en père du futur marié. En somme, on rit du début à la fin et aucune sensation de longueurs ne vient ternir le visionnage.
Le film engendre du rire, mais mène aussi au débat, à la réflexion. Il entend véhiculer un message de tolérance et invite à voir au-delà du bout de son nez et de ses préjugés. Petite critique que l’on pourrait émettre : un sexisme qui se dessine derrière le racisme totalement assumé. En effet, les femmes semblent toujours être plus « ouvertes » et le patriarcat qui ressort n’est pas vraiment remis en question.
Toutefois, le résultat reste positif, puisqu’on en sort de bonne humeur. On n’en demande pas plus… et on n’hésite pas à le revoir pour égayer une journée pluvieuse !
Philippe de Chauveron,Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, 2014.
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