Madame Souza vit seule avec son petit-fils, Champion, un enfant orphelin, et son chien Bruno. La vie triste et monotone de l’enfant change au moment où il reçoit son premier vélo. Après des années d’entraînement, encouragé par sa grand-mère, Champion décide de participer au Tour de France. Mais, lors de la course, il est enlevé par deux hommes en noir qui l’emmènent outre-Atlantique, à Belleville, où il est exploité par des mafieux. Pourtant, une femme courageuse comme Madame Souza ne se laisse pas abattre. Elle prend son chien et ils partent tout deux en Amérique pour retrouver Champion. Par chance, ils font la connaissance des Triplettes de Belleville, trois femmes curieuses – chanteuses de jazz populaires dans les années 30, mais aujourd’hui oubliées – qui vivent dans la pauvreté. Avec leur aide, ils se mettent en quête du cycliste disparu…
En voyant ce film d’animation, on se rend compte qu’il s’agit de bien plus que d’un dessin animé destiné aux enfants. Les Triplettes de Belleville est avant tout un film d’atmosphère.
L’univers, qui est à la fois inquiétant et ludique, nous ramène à l’époque des soirées galantes rythmées par les sons du jazz. La multitude des références à la réalité, comme celles à Fred Aster, Mickey Mouse ou Josephine Baker, liées avec les trois vedettes fictives viennent accentuer la folle ambiance. Le film franco-belgo-québécois, réalisé par Sylvain Chomet et sorti en 2003, a reçu un César pour la musique, omniprésente tout au long de l’histoire et qui, vu que le film est quasi-muet, a une fonction expressive. Les animations, bien qu’elles puissent sembler « moches », sont très raffinées et travaillées… Elles font en filigrane la caricature de la société actuelle.
Ce film d’atmosphère, unique et original, est également poétique, tendre et drôle. En bref, on peut le voir plusieurs fois et pourtant découvrir des choses qui nous avaient échappées auparavant.
Sylvain Chomet, Les Triplettes de Belleville, 2003.
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