Nous avons seulement enfilé des pull-overs et des manteaux, et nous sommes sorties par la petite porte. Et c’est juste à ce moment, quand nous étions dans l’allée, que nous avons entendu un coup de feu dans le pavillon des sports.
Le roman débute en décrivant la rentrée scolaire au prestigieux collège pour jeunes filles de Meadowbank. Cependant, la véritable histoire du roman commence quelques mois plus tôt à Ramat (sultanat imaginaire au Moyen-Orient), à l’aube d’une révolution. Bob Rawlinson, pilote et ami du prince Ali Yussuf, dissimule des joyaux appartenant à ce dernier. Ainsi, les pierres seront hors d’atteinte si jamais le prince mourrait. Le pilote les cache donc dans les affaires de sa sœur et de sa nièce, Joan et Jennifer Sutcliffe, qui séjournaient à Ramat à ce moment-là. Par divers concours de circonstances, ces joyaux et cette révolution se retrouvent liés à Meadowbank. Puis, des événements indésirables commencent à se produire au collège pour jeunes filles. La cousine germaine du prince Ali Yussuf qui étudiait dans ce collège est enlevée, plusieurs meurtres sont commis alors que la mère d’une des élèves et ancien agent de l’Intelligence Service, Mme Upjohn, reconnait quelqu’un le jour de la rentrée. Les événements qui perturbent l’ordre du collège sont-ils liés aux joyaux? Sont-ils liés entre eux? Certains en savent-ils trop? D’autres n’en savent-ils pas assez? Qui est le chat parmi les pigeons? L’une des nouvelles enseignantes? L’une des anciennes? La nouvelle secrétaire? Le jeune jardinier? Une élève? Quelqu’un d’extérieur au collège? Que de questions et seul Poirot saura percer le mystère…
Agatha Christie analyse de manière très fine, comme à son habitude, la psychologie humaine et montre également comment, par des jeux du hasard, des événements ainsi que des éléments très diversifiés se retrouvent liés entre eux. Alors que Poirot, contrairement à la majorité des romans où il est présent, arrive tard dans l’histoire, c’est le lecteur qui doit prêter une attention particulière aux détails. Sur un fond de suspens, certains mots et certaines remarques des personnages ressortent en tenant une place singulièrement importante, mine de rien, tout au fil du roman. Le lecteur doit donc particulièrement faire attention à ces derniers pour le bien de son enquête personnelle tout en tentant d’éviter les fausses pistes et les faux alibis (parfois très subtils). Alors que d’autres éléments sont plus faciles à repérer, comme la cachette des pierres précieuses, le lecteur a des idées qui commencent à se mettre en place plus facilement que dans d’autres romans de l’écrivaine. Pourtant, la fin et les issues des divers crimes sont comme souvent inattendues puisque seul Poirot a su les démêler dans leur totalité. Bien que différent dans sa construction – de par l’absence de Poirot dans la majorité de l’histoire par exemple – l’ouvrage regroupe des motifs clefs de l’œuvre de la romancière britannique et le dévoilement final des coupables est fait dans la règle de l’art par le détective belge. Cependant, le roman n’est pas seulement divertissant, mais il est très actuel encore aujourd’hui. Il interroge également la place de la femme dans la société anglaise de l’époque à travers les actions et les discours de certains des personnages.
En définitive, ce roman est très prenant avec sa panoplie de suspects hauts en couleurs et des fils de l’intrigue finement tissés. Ainsi, il réveille l’intérêt du lecteur comme seuls les romans d’Agatha Christie savent le faire.
Agatha Christie. Le Chat et les Pigeons. Le Masque. 2011.
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