L’histoire commence 10 ans après les événements de l’opus précédent. Alors que la race humaine a été détruite dans sa majorité par un virus, les singes – libérés de leur captivité et vivant dans une forêt aux abords de San-Francisco – se sont développés et sont devenus plus intelligents.
Un jour, un groupe d’humains s’aventure dans la forêt afin d’accéder à un barrage dans le but de rétablir le courant et de permettre la communication avec les autres survivants. Les singes se sentent menacés par l’intrusion des hommes et de leurs armes. Mais les hommes aussi ont peur des singes. Aucune race ne veut de guerre, mais tandis que certains œuvrent ensemble, des opposants des deux côtés réveillent le conflit et créent l’affrontement.
Ce film est moins naïf que bon nombre de productions hollywoodiennes qui montrent un type de personnages comme positif et l’autre comme singulièrement négatif. Ici, le public découvre qu’alors qu’il y a des singes bons, il y a des singes mauvais et alors qu’il y a des hommes bons, il y a des humains mauvais. Le monde est fait non pas de différentes races mais de différences au sein des races. Tandis que la bataille de ces races fait rage, des singes combattent aussi des singes et des hommes se battent entre eux. Certains combattent car ils croient en un monde meilleur, d’autres veulent tout le profit pour eux. La peur, la haine, l’amour, l’amitié, la paix, la méfiance, la confiance, la violence se retrouvent tour à tour mélangés pour créer un spectacle haut en couleurs et plein de rebondissements.
Les décors et surtout les effets spéciaux sont particulièrement bien réalisés, pour ne pas dire bluffants, et servent vraiment le film. Ainsi, apparaissent à l’écran des singes par dizaines, des singes par centaines, des singes s’élançant d’arbre en arbre dans la forêt, des singes tels des chevaliers du Moyen-Âge à cheval maniant l’arme de l’homme moderne. Mais il y a aussi San-Francisco en ruine, le feu, les explosions, des tours à perte de vue. Tout ceci contribue à créer une atmosphère qui pourrait effrayer le spectateur. Cependant, malgré cela et la manière dont la bande-annonce ou encore les affiches montraient les singes, ces derniers, à l’instar de leur chef César, ne sont pas menaçants s’ils ne sont pas dérangés. Même si des traîtres existent dans toutes les races…
Mais au-delà des prouesses technologiques, le jeu des acteurs est singulièrement bien tenu. Filmé en Motion Capture, Andy Serkis campe ainsi un César à qui il incombe maintenant de diriger « son peuple » et de maintenir la paix avec les humains. Souvent dépeint comme étant visuellement supérieur aux autres personnages – il est majoritairement à cheval, sur un rocher, etc – César fait taire les foules d’un simple coup de main. Il force le respect et Andy Serkis a su montrer la stature fière et posée du singe ainsi que la responsabilité qui repose sur les épaules de ce dernier. Les mimiques de César, ainsi que celles des autres singes, sont très convaincantes et expressives. Les acteurs campant les humains ont également fait un bel effort d’interprétation et ont su montrer l’effroi de l’homme face à une situation qui lui échappe et face à la menace inconnue et immense en nombre. Les mois de travail derrière les scènes du long-métrage sont donc bien perceptibles.
Non seulement les effets spéciaux, les décors et le jeu des acteurs contribuent à créer un film de qualité, mais la musique (et les sons en général) est mimétique de l’action. La bande-son plonge le spectateur dans une atmosphère tour à tour effrayante puis calme, reproduit les déplacements du singe ou encore, à travers différents effets, suspend le pouls du spectateur dans des moments particulièrement tendus.
Cependant, le film dure plus de deux heures et peut paraître long vu qu’une grande partie, surtout au début, est silencieuse car les singes communiquent par signes. Ce langage des signes laisse par ailleurs dubitatif, car il n’a pas l’air très évolué alors que les singes sont censés avoir progressé dans leur savoir de la communication humaine. De plus, ce langage-là ainsi que le langage oral ont l’air d’évoluer rapidement durant le film lui-même. Certaines des actions ont également l’air d’avoir pour unique but de montrer l’évolution du singe sans pour autant réfléchir à l’éventuelle possibilité d’une telle action. Ainsi, comment un singe – de par sa constitution – pourrait-il tenir assis sur un cheval, aussi évolué soit le primate?
Au final, La Planète des Singes – l’Affrontement est un film bien écrit et réalisé, où l’interprétation des acteurs n’a pas à envier aux effets spéciaux et à la musique de haut niveau. Ce long-métrage, montrant les préquelles à l’histoire du roman et des films antérieurs (mis à part La Planète des Singes – les Origines dont cet opus continue l’histoire) a su monter encore d’un cran dans la représentation du singe à l’écran. Enfin, il montre les aléas subtils de la communication des hommes et des singes dans un monde où tout n’est pas soit blanc, soit noir, et où les hommes et les singes, comme le devine le spectateur et comme le dit finalement César, sont « pareils ».
Reeves, Matt. La Planète des Singes – l’Affrontement. 20th Century Fox. 2014.
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[…] que le premier d’une longue série d’adaptations, dont la dernière en date - La planète des singes: L’affrontement – a été commentée par Aux films des pages dans le p…, du célèbre roman de Pierre Boulle. Le film de 1968 nous emmène, avec le colonel Taylor, sur une […]