L’amour est énergivore. Après cinq ans, le bilan : 327 restaurants. 4 Club Med. 182 cinés. 7 week-ends à la mer. 0 expo. 816 cunnilingus contre 225 fellations. 1308 orgasmes pour 844 éjaculations. 78 sodomies et demie. 112 disputes légères, une sérieuse, dont 3 graves. Le bilan s’alourdit. 93 psychotropes. 2 capotes explosées. 1 coma artificiel. Le pronostic vital de notre couple engagé. Seule dure la rupture.
Nouvelle d’une cinquantaine de pages, À consommer très frais se consomme rapidement. Avec un style incisif et une utilisation sans modération de jeux de mots – y en a-t-il un peu trop ? – ce petit livre brosse le tableau d’une rupture tout en tirant le portrait de la société actuelle. Une société où l’amour a une date de péremption et où la communication disparaît derrière les écrans des téléphones, notamment.
Une histoire amoureuse – banale au final – entre L et le narrateur, passée à la loupe, disséquée avec humour et cynisme, dans laquelle s’entremêlent fantasme et réalité – la frontière est parfois difficile à percevoir.
Un style incisif, oui, mais qui perd de sa finesse et finit malheureusement par fatiguer (au vu de la taille de l’œuvre, la chose était tout de même difficile). L’histoire se relève tout de même avec la chute, qui fait oublier la lourdeur de certains passages.
David Haddad, À consommer très frais, Fasciné, 2012.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.